Jérôme COPPEL, vainqueur 2009

  • 22 mars 2010

Vainqueur de la Route Adélie de Vitré en 2009, Jérôme Coppel s’apprête à défendre son titre le 2 avril prochain. A 23 ans et après avoir terminé 10e de Paris-Nice, le coureur de Saur-Sojasun assume ses nouvelles responsabilités.

Il y a un an tu remportais la Route Adélie de Vitré. Quels souvenirs gardes-tu de ta victoire ?

C’est pour moi l’un de mes plus beaux souvenirs dans le cyclisme. Ma victoire à Vitré est ma première chez les professionnels et cela reste forcément un moment unique. Quand on regarde le palmarès, on ne peut qu’être satisfait d’une victoire comme celle-ci. Depuis deux ans, j’ai pour habitude de venir ici, et, comme beaucoup de coureurs dans le peloton le pensent, c’est une épreuve qui marque.

Pourquoi ?

Adélie fait partie de ces courses qui ont une saveur particulière.Il y un parcours digne d’une très belle classique et un public énorme ! L’ambiance entre spectateurs est formidable; hormis sur le Tour de France, que j’ai disputé l’an dernier, je pense n’avoir jamais rencontré une foule aussi importante sur le bord de la route et on ne peut  être insensible à tous les encouragements. Je me souviens aussi du faux plat d’arrivée également noir de monde, alors on ne s’entend même plus pédaler !

Comment as-tu géré l’épreuve ?

Sébastien Joly, qui a déjà remporté l’épreuve en 2003, m’avait prévenu qu’il fallait toujours avoir un « coup » d’avance. C’est ce que toute l’équipe de La Française des Jeux a fait. A titre personnel, je me sentais très bien après avoir réussi de bons  résultats, notamment sur Tirreno-Adriatico ou le Critérium International; un groupe important de coureurs est sorti dès le début et j’en faisais partie. Ensuite, nous étions à 15 sur le final . J’ai contré l’attaque de Benoît Vaugrenard dont tout le monde se méfiait et seul David Le Lay a réussi à me suivre….

Qu’as tu ressenti lorsque tu as franchi la ligne d’arrivée ?

On ressent forcément de la fierté. J’ai eu le sentiment d’une vraie récompense au regard de tous les sacrifices, qu’en tant que coureur, j’ai dû faire. C’est aussi une manière de saluer ma famille, ma copine, mes amis, qui connaissent ma vie de coureur cycliste…. On pense alors que le travail paie un jour.

Comment juges-tu le parcours ?

Très exigeant. Les défaillances peuvent très vite arriver. Comme je l’ai dit, il faut rester constamment à l’avant du peloton. La clé est de ne pas se découvrir trop tôt, se retenir, pour vraiment être au top pour les 50 derniers kilomètres. A la fin, il est clair que les plus costauds sont là; il n’y a jamais de surprise ici.

Il est important pour toi de venir défendre ton titre ?

Il est normal que je revienne cette année. En tant que vainqueur sortant mais aussi parce que je suis dans une équipe bretonne,Saur-Sojasun, qui accorde une importance forte à la Route Adélie. Avec le dossard numéro 1, on ne devra pas décevoir le public et  nos bretons présents dans l’équipe voudront à tout prix faire la course !

Quelles sont tes sensations à quelques jours de la Route Adélie ?

On avait convenu avec Stéphane Heulot (manager de l’équipe Saur-Sojasun) d’un premier objectif cette saison: Paris-Nice. Je viens de terminer 10e du classement général. J’ai de bonnes sensations. J’ai toujours eu un pic de forme en mars/avril en obtenant des résultats satisfaisants. Cette année, j’espère sincèrement le garder jusqu’à la Route Adélie….Alors pourquoi ne pas réaliser le doublé ?

Comment souhaites-tu poursuivre ta saison ?

Après la Route Adélie, je vais souffler un peu pour préparer les prochaines échéances de l’équipe. Si notre groupe Saur-Sojasun est sélectionné pour le Tour de France, j’entamerai une phase de préparation pour ce rendez-vous. Je souhaite continuer à travailler le contre-la-montre, ayant été deux fois sur le podium des Championnats du Monde espoirs… mais je dois désormais accorder de plus en plus d’importance au travail en montagne.

Tu occupes dorénavant une place de leader. Comment abordes-tu ce nouveau statut ?

Ce n’est jamais facile. A Paris-Nice, par exemple, il y avait dans l’équipe des coureurs aussi forts que moi mais qui ont joué le jeu pour me mettre dans les meilleures conditions. C’est toujours impressionnant quand Jimmy Casper, le sprinter numéro 1 en France, se met à m’apporter des bidons.

Est-ce que tu ressens une certaine pression par rapport à l’attente du public français ?

Il est certain que la pression nouvelle peut parfois faire peur mais il convient de rester concentré sur ses objectifs,Il rester raisonnable et ne pas se disperser….. Je fais en tout cas le maximum pour progresser, et, avec le travail les résultats viendront naturellement.